La Nouvelle Année

Ça y est on y est.. le dernier jour de l'année 2015 ! Oui c'est ce soir que l'on atterrit soudainement en 2016, c'est aujourd'hui que nous allons être bombardés de blagues ringardes telles que "à l'année prochaine !", oui c'est ce soir. Mais je dois avouer que je suis un peu nostalgique, un peu déçue : chaque année à cette période je regarde en arrière et je ne retrouve pas l'harmonie du parfait Everyone says I love you, cette année ne fût pas encore un parfait scénario de Woody Allen. Ce bon vieux Woody ne veux pas se décider à diriger la mise en scène de mon quotidien et c'est une chose que je ne lui pardonne pas.

Non je ne retrouve pas les heures romantiques à danser sur les quais de scène en chantant I'm through with love que je connais pourtant si bien ! Pas de névrose de dernière minute, pas d'amour impossible, pas de champagne coulant à flot s'entremêlant avec les airs de jazz, rien de tout ça !

Pourtant je vis à Paris, ville chère à Woody, et j'attends toujours à minuit cette voiture du début du XXème sciècle qui me fera voyager dans le temps et rencontrer mes idoles; je traverse le pont Alexandre III sous la pluie et pourtant il n'y a personne pour me faire remarquer à quel point c'est beau Paris sous la pluie. Tant d'ivresse, tant de musique mais cependant ni jazz, ni champagne...

J'attends, j'attends mais ça n'arrive pas, je tente de forcer le destin en vain. Alors oui je baisse mes attentes, pourquoi pas juste une comédie banale ? Même pas, ma vie ne se résout pas à n'être qu'un éternel et parfait long métrage. Je la chronomètre, je l'orchestre, je la dirige rien à faire !

Alors je me languis encore quelques heures sur mon lit et je pense, oui je pense pour ne pas m'ennuyer, pour m'aérer la tête tout en restant connectée. Je pense qu'un film ne dure que deux heures, qu'il fait l'impasse sur les moments banals, qu'il n'y a pas de suite au happy end.. Je pense que la vie est complexe, que tout est magnifique, que tout est un long Woody Allen que l'on aurait oublié de monter... Un tournage sans fin. Et rêvant à cela je sens presque des bulles du champagne pétiller dans ma bouche, je sens mon cœur battre d'un amour inconnu, je me sens comme éveillée d'un rêve, d'un très long rêve, réveillée par un si joli air, un air de jazz qui en a fini avec l'amour !